Bobillette

Ascenseur pour série

Par Ariane Chalant

Publié le 20 septembre 2025

Un soir, je vais avec une de mes petites-filles écouter un quatuor à cordes qui se produit dans un des pavillons de la Cité Universitaire sous l’égide d’une association. Pour ma part, je ne suis pas transportée par le son du violon comme je le suis par celui du piano qui m’enchante ! A la sortie, ma petite-fille dont l’oreille a été formée à une tout autre musique me dit qu’elle n’arrive pas à faire la différence entre les morceaux, comme si elle entendait toujours la même mélodie. 

Nous rentrons tranquillement. Nous nous arrêtons dans un magasin encore ouvert à cette heure relativement tardive, 23 heures, pour qu’elle puisse combler un petit creux, n’ayant rien consommé au buffet servi à l’issue du concert. Nous entrons dans l’immeuble puis dans l’ascenseur et commençons à monter lorsque celui-ci produit un bruit plutôt inquiétant, métallique, de plus en plus fort, puis s’arrête.

Bon, nous voici dans un ascenseur en panne ! 

J’appelle, belle invention que les téléphones mobiles, le numéro indiqué dans la cabine. L’interlocuteur qui répond, commence par une litanie de consignes d’apaisement, anti-panique, anti-claustrophobie. Il nous enjoint de ne pas tenter d’ouvrir la porte de la cabine… Nous supposons qu’ils doivent avoir l’habitude de ce genre de réaction des personnes piégées mais c’est tellement insistant que c’en est comique. Nous ne sommes en rien paniquées, oui, nous savons que nous allons attendre, et alors, la belle affaire ! 

Ma petite-fille me demande alors si je regarde parfois des séries. Non, jamais, je n’ai guère cette pratique. Elle me propose de regarder un épisode d’une série, “Suit“, qu’elle apprécie, le premier épisode tant qu’à faire pour que je vois de quoi il s’agit. D’accord, volontiers. Nous nous installons, assises le dos calé, le plus confortablement possible, toujours aussi tranquilles. 

L’intrigue est cocasse ; c’est l’histoire d’un avocat new-yorkais déjanté. Lorsque le technicien frappe, je sursaute, à peu près comme s’il nous dérangeait. Il s’était écoulé quarante minutes, nous n’avions pas vu le temps passer et l’épisode n’était pas tout à fait terminé. 

Le technicien nous a sorties de là mais l’ascenseur n’a pas été réparé tout de suite pour autant. Nous sommes restés cinq jours sans ascenseur et grâce à cet incident, j’ai appris et expérimenté ce qu’était une série !