Dans l’espace libéré par la mère,
Elle inscrit son nom. La douleur est sévère
Encore qu’inconsciente. Savoir ce qu’elle va faire
De cette perte récente la mettant en guerre
Dans cette relation à l’absente. Femme repaire
Femme des désirs sucrés émergeant de l’amer,
Ni écran, ni pis-aller repère
Elle ne cache ni ne comble le fait de se taire.
Son désir avoué de sa fille, femme de mer
s’exprimait sur le mode d’un fidèle de la terre.
Séparées, elles créaient l’apesanteur de l’air,
Réunies dans le feu, elles se coulaient entières.
Rêves nocturnes, rêves diurnes, images érotiques,
Elle passe des hommes aux femmes dans sa tête magique
Pourtant, de la cabine du bateau amarré
Dans la crique isolée sous le ciel azuré
Au sous-bois couleur d’ambre dont le sol moussu
Est aussi accueillant que protecteur feuillu,
Le chemin est long, entrecoupé parfois
D’images blanches, lit d’autrefois
Où elle manipule le corps de sa mère
Pour l’apaiser et le soigner, asepsie et mystère.
Sentiments vécus seules, hors du chant réciproque
Les maintiennent à l’affût d’un amour univoque.