Ne pas tenter de réparer l’irréparable
Ne pas s’efforcer de pardonner l’impardonnable
Outrage de l’amour manqué
Colères subites, incontrôlées
Comment raconter cette histoire
Qui traîne depuis si longtemps ?
C’est l’histoire d’une histoire
Qui déborde d’importance
Déjà ces quatre fois quinze ans
Qui ne faisaient plus le printemps
Elle avait laissé passer jusqu’à trois fois
La quatrième elle se l’était offerte.
C’était l’épisode du temps
Le temps donné à la maturation
Le temps des larmes autorisées
Les larmes qui servent à exprimer
Lorsque les mots ne suffisent plus,
Le corps à peine.
Débordement du corps,
Les larmes sont une arme.
Elles servent de repoussoir,
Aucun homme n’y résiste.
Dépité, il tente toujours de fuir.
A quatre fois quinze ans
Ce n’est plus le printemps
C’est le temps retrouvé des années de jeunesse
Où elle manquait de goût et d’adresse
De désir surtout, voilà la solitude.
C’était un temps de retraite
Bénie, désirée, redoutée, cachée
Thébaïde féconde
Il s’agissait de retrouver
Le ton de la colère et puis les mots du fond
Non plus croire ou faire croire
A la culture des apparences.
Tout ce temps nécessaire pour comprendre
L’au-delà des illusions.
Trouver les mots qui apaisent la douleur
Qui réveillent la hargne, la colère et la peur.
Contact, connivence et puis complicité
Pour construire un lien
De paix avec soi-même
Et grâce à ce chemin
Rejoindre enfin les autres.